En vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu (LIR), les non-résidents du Canada sont assujettis à la retenue d'impôt canadien sur divers types de revenus qui leur sont versés par des résidents canadiens. Si vous êtes un résident canadien qui fait de tels paiements à un non-résident, vous devez retenir le mon-tant exigé et le remettre à l'Agence du revenu du Canada (ARC) dans le délai pres-crit. Ces règles visent, par exemple :
Exemple : vous louez une maison d'un propriétaire qui vit à Hong Kong et a acheté le bien à titre de placement, et qui n'utilise pas les services d'un agent de location au Canada pour la perception des loyers.
Exemple : vous avez acquis la licence d'un logiciel auprès d'une société en Italie.
Exemple : votre société verse des dividen-des à un non-résident qui a investi dans l'entreprise comme actionnaire, par l'achat d'actions ordinaires ou d'actions privilégiées.
(Les avantages imposables au titre d'ac-tionnaire sont réputés être des dividendes à cette fin.)
Exemple : vous êtes liquidateur d'une suc-cession, et le revenu gagné depuis le décès du défunt est payable à un héritier au Mexique.
Exemple : un motivateur qui vit main-tenant aux Bahamas vient au Canada pour donner des conférences à vos employés.
(La retenue d'impôt à l'égard des services fournis n'est pas exigée si le non-résident a obtenu une renonciation de l'ARC en vertu de la convention fiscale.)
Les paiements d'intérêts étaient antérieure-ment assujettis à la retenue d'impôt dans tous les cas. Depuis 2008, l'impôt ne s'applique plus dans la plupart des cas. Il s'applique toutefois aux intérêts payés à une personne avec laquelle vous avez un lien de dépen-dance, comme un proche parent, ou s'il s'agit d'«intérêts sur des créances participatives», ce qui signifie (en des termes très généraux) que le taux d'intérêt est calculé en fonction d'un revenu, d'un profit, d'un flux de trésorerie, du prix d'une marchandise ou de dividendes.
Les allocations et les pensions alimentaires au conjoint ou pour les enfants étaient anté-rieurement assujetties à la retenue d'impôt. Cette obligation ayant été éliminée en 1997, vous n'avez donc plus à vous soucier de la retenue d'impôt sur les paiements de cette nature que vous faites à votre conjoint ou ex-conjoint vivant à l'extérieur du Canada.
Les règles relatives à la retenue sur les non-résidents sont très complexes, et les excep-tions et critères d'admissibilité sont nom-breux, tant dans la LIR que dans les conven-tions fiscales conclues par le Canada avec d'autres pays.
Montant à retenir
Conformément à la LIR, le montant à retenir est de 25 % (15 % pour les commissions ou frais relatifs à des services fournis au Canada). Si le bénéficiaire est un résident d'un pays avec lequel le Canada n'a pas signé de con-vention fiscale (par exemple, les Bahamas, la Bolivie, les îles Caymans, le Paraguay, l'Arabie saoudite), vous devez normalement retenir le plein montant de 25 % et envoyer les fonds à l'ARC.
Pour la plupart des pays, vous devez, toutefois, déterminer si la convention fiscale entre le Canada et le pays concerné réduit la retenue d'impôt. Le taux qui s'applique dépend du type de paiement ainsi que du pays de résidence du bénéficiaire. Le Canada a des conventions fiscales avec 93 pays.
Les réductions prévues dans les conventions fiscales prévoient souvent des exceptions et des règles spéciales, de sorte que l'on doit consulter la convention concernée dans chaque cas. (Les taux ci-dessus s'appliquent uniquement aux paiements faits à d'authen-tiques résidents des États-Unis).
On peut trouver le texte de toutes les conven-tions fiscales conclues par le Canada sur le site Web www.tinyurl.com/fin-treaties du ministère des Finances, en cliquant sur Fran-çais puis en défilant vers le bas jusqu'à État des conventions fiscales.
Le non-résident peut-il être remboursé de l'impôt
En général, non. L'impôt retenu sur un revenu passif d'un non-résident correspond norma-lement à l'impôt réel, c.-à-d. qu'il ne constitue pas le paiement anticipé d'un impôt qui sera calculé plus tard (comme pour les déductions salariales opérées à la source ou l'impôt retenu sur les retraits d'un REER par des résidents canadiens). Habituellement, le non-résident ne produit pas, ni ne peut produire, de décla-ration au Canada pour déclarer le revenu.
Quelques exceptions sont prévues, toutefois, dont la plus importante concerne les loyers sur des biens immobiliers. Le non-résident peut faire le choix de produire une déclara-tions de revenus de base au Canada pour déclarer le revenu, et de payer l'impôt aux taux canadiens normaux sur le revenu net tiré du bien, plutôt que de demander que la retenue de 25% soit effectuée sur le montant brut. Si les dépenses engagées sur le bien sont importantes (par exemple, intérêts hypothé-caires, services publics, impôts fonciers, frais de gestion du bien et assurances), le non-rési-dent le fera normalement. Dans ces cas, des ententes peuvent être conclues à l'avance afin de réduire le montant qui doit être retenu sur chaque paiement de loyer.
Pour les commissions ou les frais pour servi-ces fournis au Canada, le non-résident produit une déclaration de revenus au Canada et paie l'impôt canadien de base, obtenant un crédit pour l'impôt de 15 % retenu par le payeur.
Qu'arrive-t-il si vous ne procédez pas à la retenue ni ne remettez la somme retenue?
Si vous négligez de retenir le pourcentage requis sur chaque paiement, vous êtes rede-vable de ce pourcentage (ou éventuellement plus, si le montant que vous payez est consi-déré comme un montant «net» après retenue d'impôt). Vous êtes également redevable des intérêts et pénalités, qui peuvent être élevés. Les intérêts sont capitalisés quotidiennement au taux prescrit, qui change d'un trimestre à l'autre (il est actuellement de 5 %). La péna-lité correspond normalement à un taux uni-forme de 10 % du montant que vous avez omis de retenir, mais elle peut être beaucoup plus élevée pour des violations répétées ou intentionnelles. Des sanctions criminelles peuvent également s'appliquer si vous êtes au courant de ces règles et omettez délibérément de procéder à la retenue.
De même, si vous retenez un impôt mais négligez de le remettre à l'ARC à la date d'échéance, vous serez redevable de l'impôt plus les intérêts et les pénalités. Les sommes que vous avez retenues sont considérées comme détenues en fiducie pour l'adminis-tration fédérale. Vous ne devez donc pas les considérer comme votre propre argent.
Si vous faites des paiements à des non-rési-dents, il est important que vous obteniez des conseils appropriés quant à votre obli-gation éventuelle de procéder à une retenue puis de remettre l'argent retenu.
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